Michelin – Cholet : la lutte continue15/01/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/01/une_2946-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin – Cholet : la lutte continue

Comme il était prévisible, la rencontre du 7 janvier à Chambray- lès-Tours entre direction et syndicats n’a abouti à aucune concession significative de la part de Michelin. Mais le lendemain, les syndicats ont enfin chiffré publiquement leurs revendications, ce que les travailleurs en lutte de l’usine de Cholet mettent à juste titre au compte de leur mobilisation.

En effet, jusqu’alors, seule la direction était claire sur ses intentions : fermer les usines de Cholet et de Vannes avant l’été, en licenciant 1 200 salariés ; puis « accompagner » les licenciés avec une indemnité de 35 000 euros et 500 euros par année d’ancienneté – un montant bien insuffisant pour tenir longtemps dans le contexte actuel.

Face à cette attaque sans fard, les ouvriers de Cholet se sont mis d’accord, lors de leurs assemblées générales de décembre, sur ce que seront leurs besoins si la direction va au bout de ses projets de fermeture : 120 000 euros de prime et 2 500 euros par année d’ancienneté. Des chiffres qui n’ont rien d’exorbitant quand on sait que Michelin déclare chaque année 2 milliards de profits après impôts.

Mais quand les syndicats sont allés fin 2024 aux premières rencontres avec Michelin, ils n’ont pas transmis aux travailleurs concernés les revendications qu’ils avanceraient. Cette attitude n’augurait rien de bon, quand on sait qu’en plus les dés sont pipés d’avance dans ce que la direction appelle les « négociations » : elles se déroulent loin de Vannes et de Cholet, en général au siège du groupe à Clermont-Ferrand ; et sur les 25 « négociateurs » côté salariés, seul un tiers vient des usines censées fermer. Alors le 7 janvier, à Chambray, le comité de lutte de Cholet a remis à tous une lettre rappelant les objectifs votés en assemblée générale... et dès le lendemain, un communiqué de l’intersyndicale revendiquait 70 000 euros d’indemnité et une prime équivalente à 3 600 euros par année d’ancienneté.

Les travailleurs de Cholet qui s’organisent depuis le 5 novembre pour obliger les actionnaires à cracher un maximum d’argent savent bien que l’unanimité entre CGC, CFDT, FO, Solidaires et CGT sur ce chiffrage ne change pas la donne. Mais il ne fait aucun doute aux yeux des ouvriers en lutte que c’est leur persévérance qui a poussé les différents syndicats à ce petit pas, ainsi que plusieurs l’ont exprimé lors de leur assemblée générale du jeudi 9 janvier.

Quant à de vraies garanties, il faudra les arracher par une mobilisation bien plus puissante que ce qu’elle a été jusqu’à présent, car les capitalistes comme Michelin ne comprennent que le rapport de force. Aller s’adresser à d’autres travailleurs de l’agglomération et de la région, retourner plus nombreux à Clermont- Ferrand lors des prochaines « négos » : voilà ce qui est à l’ordre du jour.

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