NovAsco : massacreurs d’emplois, gouvernement complice19/11/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/11/P14-2_Lors_dune_manifestation_des_salari%C3%A9s_de_Novasco_devant_le_tribunal_du_commerce_%C3%A0_Strasbourg_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C106%2C800%2C556_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

NovAsco : massacreurs d’emplois, gouvernement complice

Lundi 17 novembre, le tribunal de commerce de Strasbourg a annoncé la liquidation du groupe Ascometal, rebaptisé il y a un an NovAsco. Cinq cent quarante-neuf emplois directs sont supprimés, sans compter les sous-traitants.

Illustration - massacreurs d’emplois, gouvernement complice

Seul le site de Dunkerque, qui compte moins de 150 emplois, est repris par Metal Blanc. Le plus gros site, Hagondange en Moselle, avec près de 450 emplois, est liquidé, comme ceux plus petits de Nancy- Custines, près de Nancy, et du Marais, près de Saint-Étienne.

À Hagondange, le dégoût, l’écœurement prévalait devant ce gâchis. NovAsco avait imposé aux travailleurs des postes de douze heures sous prétexte de sauver le site. L’État avait apporté 85 millions pour la reprise d’Ascometal par Greybull Capital à l’été 2024. Greybull, lui, devait mettre 90 millions, mais il n’a mis sur la table que de la monnaie : 1,5 million.

Le gouvernement savait tout cela depuis le mois d’avril. Mais il a attendu l’annonce de la liquidation pour que le ministre de l’Industrie, Sébastien Martin, annonce vouloir poursuivre en justice Greybull Capital, le qualifiant de repreneur « voyou » et ajoutant « l’impunité, c’est terminé ». Le ministre hausse le ton, mais que ne fait-il saisir les avoirs de Greybull pour assurer un avenir aux travailleurs de NovAsco ? Quand un salarié ne paye pas ses traites, il a des saisies sur salaire ; quand un locataire ne paye pas son loyer, il est expulsé de son logement, mais contre les capitalistes, il n’y a que des paroles en l’air.

Parler, les gouvernements savent le faire, ils sont même payés pour cela. Les travailleurs de la sidérurgie en ont fait l’amère expérience depuis plus de quarante ans. Mitterrand, en 1981, avait promis aux sidérurgistes de Longwy que pas un seul emploi ne serait supprimé sans qu’un autre n’ait été créé. Il a nationalisé la sidérurgie en indemnisant largement les actionnaires, permettant à des propriétaires comme les de Wendel de faire fortune dans la finance. Toutes les usines de Longwy ont fermé, et 80 % de la population active est maintenant obligée de travailler au Luxembourg.

Sarkozy, en 2008, affirmait que l’aciérie de Gandrange continuerait avec ou sans Mittal… elle est aujourd’hui rasée. Hollande en 2012 se faisait fort de maintenir les hauts fourneaux de Florange… ils sont voués aux pelleteuses des démolisseurs. Macron n’a rien dit, tellement personne ne l’écoute, il fait juste parler son ministre. En fait, gouvernements, ministres et députés amusent la galerie pendant que les capitalistes imposent leur dictature et encaissent l’argent public. Pas moins de 205 millions ont été ainsi engloutis dans les repreneurs successifs d’Ascometal.

Aucun tribunal ne condamnera les repreneurs à rendre l’argent, ne serait-ce que pour donner un avenir aux travailleurs. Les larmes de crocodile des politiciens locaux, comme les attitudes de matamore du ministre, ne sont là que pour donner le change.

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