Pêche : il n’y aura pas de miracle22/01/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/01/une_2947-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

Pêche : il n’y aura pas de miracle

Alors qu’il y a de moins en moins de poissons dans la mer, la compétition pour le prendre est de plus en plus féroce.

Il y a la lutte entre les pêcheurs et les dauphins dans le golfe de Gascogne. Elle se traduit évidemment par la capture des cétacés dans les filets, leur mort et l’arrivée de charognes par centaines sur les plages. Pour tenter de protéger l’espèce, la pêche est interdite pour un mois, à partir du 22 janvier, aux bateaux de plus de 8 mètres, entre le sud de la Bretagne et le nord de l’Espagne. Les dauphins y gagneront un répit, comme l’an passé, mais le problème de fond (marin) reste posé. C’est bien la raréfaction globale de la ressource qui fait que chalutiers et dauphins chassent dans les mêmes zones.

Il y a aussi la lutte des pêcheurs entre eux, par l’intermédiaire de leurs États et même directement. Ainsi, depuis le Brexit, la Grande Bretagne a voulu récupérer l’exclusivité de ses zones de pêche qui sont, vu sa situation géographique, très étendues. Depuis le mois de décembre, les gros chalutiers sont interdits dans les eaux britanniques, une mesure qui vise directement les navires néerlandais, belges et français, les nassant sur un petit morceau de Manche et de mer du Nord.

Sur cette zone très étroite, d’énormes chalutiers en pêche se croisent plus souvent au risque d’endommager leurs filets, traînant sur des kilomètres, et leurs équipements, ou pire. C’est après un tel croisement que, dans la nuit du 14 janvier, un patron pêcheur néerlandais a volontairement croché dans le filet d’un navire de Boulogne, une manœuvre d’intimidation qui aurait pu très mal se terminer. Cette façon de réguler la concurrence entre pêcheurs de différents pays ou de différents ports n’est pas nouvelle mais, comme il y a de moins en moins de poissons, que les zones de pêche diminuent et que la taille des navires augmente comme la pression des armateurs et de leurs financiers, les abordages risquent de se multiplier.

Toutefois le problème trouvera sa solution d’une façon ou d’une autre : soit le capitalisme aura vidé la mer de toute vie, poissons et pêcheurs compris, soit la société débarrassée du capitalisme saura se réguler, poissons et pêcheurs compris.

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