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Leur société
PS : pas une trahison, une habitude
Après plusieurs jours d’hésitations sur l’air du « retenez-moi, ou je fais un malheur », le PS a finalement choisi de ne pas voter la motion de censure soutenue par le reste du NFP.
De toute façon, la censure n’aurait pas pu être adoptée sans le RN, dont les députés ont choisi de s’éclipser avant le vote.
Pendant près d’une semaine, le PS a prétendu faire de la suspension de la réforme des retraites une « ligne rouge » pour déterminer sa position vis-à-vis de la motion de censure, avant d’y renoncer finalement.
Pour justifier leur position, les dirigeants du PS mettent en avant l’ouverture d’une conférence sociale sur les retraites et de prétendues concessions qu’ils auraient obtenues de Bayrou, comme l’annulation de mesures prévues par le précédent gouvernement : les 4 000 suppressions de postes dans l’Éducation nationale, des coupes dans le budget de l’Outre-mer, le déremboursement de médicaments, ou l’instauration de jours de carence supplémentaires pour les fonctionnaires. Ce qu’Olivier Faure omet cependant de préciser, ce sont les mesures que Bayrou prévoit de prendre en remplacement, pour réaliser les 32 milliards d’euros d’économie auxquelles il n’a pas du tout renoncé !
La manœuvre du PS vise à le replacer dans le jeu politique, voire comme prétendant à la succession de Macron en 2027. Le reste du NFP, c’est-à-dire les écologistes, le PCF et surtout LFI, a fait mine de s’insurger contre la décision du PS. Il faut oser ! Non seulement c’est leur alliance qui a remis en selle un PS bien mal en point, mais c’est leur politique de front républicain qui a conforté Macron et les siens, dont Bayrou.
Pourtant, au-delà de leurs désaccords et de leurs alliances et séparations, la gauche est unie sur le fond : faire croire aux travailleurs qu’ils peuvent défendre leurs conditions de vie par des manœuvres électorales.