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RATP-métro : grève sur la ligne 13
Des conducteurs de la ligne 13 du métro parisien se sont mis en grève vendredi 17 janvier après la découverte d’amiante suite à des travaux.
Sur cette ligne, l’arrivée du nouveau matériel roulant, qui doit remplacer les rames mises en service en 1977, est en préparation. Le gabarit du nouveau matériel étant légèrement plus grand, il faut découper ou élargir certains endroits de la ligne. Lors de ces travaux de découpe, entre les stations Gabriel Péri et Les Agnettes, de l’amiante a été découvert.
Dès le 2 janvier, la RATP a su, par retour d’analyses d’échantillons, qu’il y avait de l’amiante. Mais elle n’a pas prévenu les travailleurs de la ligne et aucune mesure conservatoire n’a été prise.
Le 7 janvier, le syndicat FO élu au CSSCT (Commission santé, sécurité et condition de travail) a été avisé par la direction et a déposé un droit d’alerte, mais sans avertir les travailleurs, ni les conducteurs ni les agents de stations. Pendant ce temps, les trains ont continué de circuler.
Par hasard, des conducteurs ont finalement découvert cette alerte le 8 janvier et ils se sont mis en droit de retrait.
Le sentiment partagé par tous était que la RATP n’a pas voulu arrêter le trafic sur ce tronçon. Pour exprimer leur colère vis-à-vis de la manière dont ils ont été traités, plus d’une cinquantaine de conducteurs ont décidé de se mettre en grève.
Au piquet de grève des Courtilles, le « numéro deux » de la ligne 13 est venu voir les grévistes pour « échanger avec eux ». Il n’a pas été déçu du voyage. Les travailleurs ont pu dire ce qu’ils pensaient de la direction : « Vous nous avez menti ! », « Vous préférez faire tourner les trains au mépris de notre santé », « Et si on vous avait caché qu’il y avait de l’amiante dans l’école de vos enfants ? »
Chaque réponse du cadre ne faisait que susciter encore plus d’indignation. Celui-ci avait pourtant bien appris sa leçon, expliquant que tout cela s’était déroulé pendant la trêve des confiseurs, d’où les difficultés, que la ligne 13 n’est pas responsable, qu’il fallait aller demander des comptes auprès du service en charge des travaux. Il a aussi prétendu que le personnel avait été informé, puisque le CSSCT avait été prévenu, qu’une note, que personne n’a vue, aurait été diffusée et qu’elle avait pris toutes les mesures nécessaires. Il a ajouté la main sur le cœur : « Je suis inquiet pour les travailleurs prestataires qui ont effectué les travaux sans protections puisqu’il ne devait pas y avoir d’amiante à cet endroit d’après les sondages effectués avant les travaux. » Tout cela n’a évidemment convaincu personne.
Les grévistes étaient contents d’avoir donné une leçon à la RATP et à la direction de la ligne 13. Les conducteurs ont la confirmation que, pour leur sécurité au travail, ils ne peuvent pas faire confiance aux patrons, que ce soit à propos de l’amiante ou de tout autre chose.