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Dans le monde
Réchauffement climatique : une COP 30 pour la galerie
Le 10 novembre s’est ouverte à Belém, au Brésil, la 30e Conférence mondiale sur le climat, précédée du défilé habituel de chefs d’État.

Depuis l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche, qui qualifie le changement climatique de « plus grande escroquerie jamais inventée », l’unanimisme de façade des dirigeants sur le climat s’est fissuré. Ni les incendies géants en Californie, ni les ouragans record dans les Caraïbes, ni la fonte historique de l’Arctique, qui permet désormais la navigation saisonnière par le Nord, ne l’ont fait changer de discours. Pour Trump, l’enjeu n’est pas de répondre à une question scientifique, mais de défendre au mieux les intérêts des capitalistes américains, en particulier des majors pétrolières : les États-Unis sont redevenus ces dernières années le premier producteur mondial de pétrole.
Les autres dirigeants, de Macron au président brésilien Lula, se disent toujours partisans de la lutte contre le réchauffement climatique et de la « transition énergétique ».
Pourtant, selon l’Agence internationale de l’énergie, la part des énergies fossiles dans la consommation mondiale n’a quasiment pas bougé : elle serait passée de 83 % en 2015 à 80 % en 2024, et aurait même augmenté en valeur absolue. Quant aux engagements nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ils ne couvrent qu’environ 4 % de l’effort nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5 °C.
Lorsque Lula qualifie la conférence de cette année de « COP de l’action », il reconnaît implicitement que, jusque-là, les grands discours n’ont eu aucune conséquence pratique. En réalité, les dirigeants des États savent que leurs gouvernements n’ont pas la main sur les choix économiques. Ce sont les grands groupes industriels et financiers qui décident quoi produire et comment. Macron ne contraindra pas TotalEnergies à renoncer au pétrole. Lula, bien qu’il se pose en défenseur de l’Amazonie, autorise des forages pétroliers au large du bassin amazonien, au nom du « développement » et du financement de la « transition ». Comment dire plus clairement que les enjeux écologiques doivent s’effacer devant les enjeux économiques de la société capitaliste ?
Dans une économie mondiale soumise à la loi du profit, l’écologie se réduit à un prétexte pour irriguer de milliards d’argent public les grands groupes industriels des pays riches, au nom de la « transition énergétique ». Et les conférences climatiques ne peuvent qu’afficher leur inaction.