Renault Trucks – Lyon : 150 euros pour tous !22/01/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/01/P15-1_Renault_Trucks_Lyon_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C5%2C800%2C454_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Trucks – Lyon : 150 euros pour tous !

À Renault Trucks, sur les sites lyonnais, la mobilisation lors des réunions annuelles pour les salaires a dépassé le cadre habituel des débrayages avec un rassemblement lors des deux réunions rituelles entre direction et syndicats.

Illustration - 150 euros pour tous !

Alors que les résultats du groupe Volvo, dont fait partie Renault Trucks, sont historiques, l’annonce d’une augmentation générale des salaires de 1,4 %, généreusement revue à 1,5 %, a été perçue comme une insulte : « ça fait à peine 30 euros brut par mois, alors qu’on a rapporté 6 milliards d’euros de bénéfices aux actionnaires ! »

L’attitude de la direction lors des réunions dites « de négociation » a accentué ce sentiment de mépris. À la première, le jeudi 9 janvier, 150 travailleurs se sont rassemblés et ont envahi la salle de réunion, baptisée pompeusement par la direction « Salle du dialogue social » . Elle avait visiblement perdu le goût du dialogue car elle a fui dès que les grévistes sont arrivés. « Ils nous disent que c’est des négociations, mais en fait elle a tout décidé d’avance ! » réalisaient certains travailleurs.

La semaine suivante, avant la deuxième réunion prévue le mercredi 15 janvier, 300 grévistes ont voté à l’unanimité leur revendication lors d’une assemblée : 150 euros d’augmentation pour tous. Dans certains secteurs, les débrayages ont continué entre les deux réunions, dans d’autres ils se sont poursuivis après la deuxième, certains faisant même plusieurs jours de grève complets. La nouvelle de débrayages sur d’autres sites, à Bourg-en-Bresse et à Blainville, a conforté les grévistes.

Le ras-le-bol concerne aussi les conditions de travail que la direction aggrave à l’occasion des réorganisations. Elle se targue depuis des mois de vouloir réunir l’Usine Ponts et Essieux avec l’Usine Moteurs. Mais quand les grévistes des Ponts sont allés défiler à l’Usine Moteurs, le responsable de site a tenté de les arrêter… en vain. Ce qui a bien fait rire les grévistes.

La répartition des richesses produites – 80 % pour les actionnaires et 20 % pour les salariés – a marqué les esprits. Des leçons ont été tirées par ceux qui se sont mobilisés : sur l’importance d’une augmentation mensuelle sérieuse plutôt qu’une grosse prime d’intéressement ; sur la revendication uniforme de 150 euros plutôt qu’un pourcentage et sur l’intérêt de discuter entre travailleurs. Tout le monde se sent concerné par ces revendications, y compris les intérimaires : quelques-uns ont débrayé et d’autres ont refusé les heures supplémentaires qu’on leur demandait pour compenser la baisse de production liée à la grève. Un bon pas a été fait contre les divisions que la direction entretient toute l’année entre les travailleurs !

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