Rivalités entre capitalistes, accord contre les travailleurs15/01/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/01/une_2946-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Rivalités entre capitalistes, accord contre les travailleurs

Les annonces gouvernementales concernant la reconstruction de Mayotte sont scrutées par les entreprises. Elles flairent les opportunités garanties par l’État comme la création d’une zone franche, un prêt catastrophe bonifié et des chantiers assurés.

Les grands groupes du BTP de La Réunion et de l’Hexagone se mettent sur les rangs, suscitant la mobilisation des petites entreprises locales qui craignent d’être marginalisées. Mais, si les patrons petits ou grands se disputent ces futurs profits, ils tombent d’accord sur les mesures prévues qui s’attaquent aux droits des travailleurs dans la loi d’urgence de reconstruction : allongement de la durée du travail à 14 heures par jour et six jours par semaine ; exonérations fiscales pour les entreprises.

Une grande partie de l’aide financière destinée à la reconstruction ne profitera pas directement aux sinistrés. Elle sera consommée par des prélèvements à chaque étape du processus : transport maritime des matériaux, revente locale à des prix gonflés, augmentation générale des coûts de construction. Ainsi, les fonds publics censés reconstruire Mayotte au service de ses habitants alimenteront surtout la chaîne de profits des grands groupes et des intermédiaires, tout en rendant la vie encore plus chère pour la population.

Dans cette situation exceptionnelle d’intensification de l’exploitation patronale, les travailleurs doivent s’opposer à toutes les tentatives de division entre nationalités, entre ceux qui ont des papiers et ceux qui n’en ont pas. Refuser le poison de la division et de la xénophobie, c’est défendre les intérêts généraux de l’ensemble du monde du travail et en fin de compte de toute la société.

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