Sarkozy : 20 jours sans majordome12/11/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/11/P5-3_Sarkozy_Rolex_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C6%2C800%2C456_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy : 20 jours sans majordome

Sarkozy, condamné à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs et ayant fait appel, est sorti de prison lundi 10 novembre après seulement vingt jours de détention.

Illustration - 20 jours sans majordome

Ses avocats, ses amis politiques et la presse complaisante se félicitent de ce triomphe de la justice et, pour une fois, évoquent l’inhumanité de la détention. Sarkozy lui-même parle de « cauchemar », de « situation éreintante qui laisse des traces ». Un de ses avocats raconte les cris dans la nuit, l’automutilation des détenus, les menaces de mort etc. Le Figaro, un quotidien qui réclame d’habitude à longueur de colonnes qu’on enferme les voleurs de poules, évoque la « face grise » de Sarkozy, caractéristique des enfermés qui n’ont pas vu le soleil depuis longtemps…

Cet Edmond Dantès des temps modernes n’a toutefois pas eu besoin de se faire déposer sur l’île de Monte-Cristo, il lui a suffi de se faire reconduire chez lui, villa Montmorency, dans le très huppé quartier d’Auteuil à Paris, pour y retrouver luxe, calme et volupté. Le juge qui l’a libéré a voulu s’assurer que Sarkozy avait les moyens de vivre en attendant son procès. Il a donc demandé à l’ex-président de la République, désormais rentier, retraité et conseiller d’entreprises, de confirmer qu’en 2023 il avait bien touché plus de quatre millions d’euros de revenus divers, outre ses dix millions de patrimoine immobilier. Le prisonnier libérable ayant confirmé, il est donc rentré chez lui, dans cette villa qui est une vaste emprise privée des beaux quartiers parisiens. Gardée 24 heures sur 24 et interdite au public, elle abrite, loin du regard des manants, des Bolloré, Arnault, Bouygues et autres membres des dynasties bourgeoises, en plus de leurs amis et serviteurs du genre Sarkozy et de quelques artistes décoratifs.

On imagine donc quel choc terrible a été le changement de voisinage et d’ambiance entre la résidence pour riches, où les pauvres n’entrent que pour travailler, et la prison pour pauvres, où les riches ne sont pas censés mettre les pieds. Pour éviter ce traumatisme à Sarkozy, on aurait pu peupler les cellules contiguës de la Santé avec ses habituels voisins grands patrons de la villa Montmorency… ce ne sont pas les motifs qui manquent.

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