Sept heures de travail gratuit : solidarité à la sauce patronale22/01/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/01/une_2947-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

Sept heures de travail gratuit : solidarité à la sauce patronale

Le gouvernement remet sur la table l’allongement de sept heures de la durée annuelle du travail sans augmentation de salaire.

Votée par le Sénat en novembre dernier, puis écartée par Michel Barnier au moment où il espérait sauver son poste grâce à quelques concessions à son opposition parlementaire, la mesure sera réintégrée dans le projet de loi de santé examiné début février à l’Assemblée nationale.

Selon les ministres du Travail et des Comptes publics, Catherine Vautrin et Amélie de Montchalin, ces sept heures de travail supplémentaires permettraient de dégager 2 milliards d’euros pour des « dépenses sociales », « le grand âge, les Ehpad, l’accompagnement de la dépendance ». Deux milliards, c’est environ le tiers des bénéfices de Sanofi sur le seul troisième trimestre 2024 (5,99 milliards de dollars). Mais il n’est bien sûr pas question de solliciter la « solidarité » des capitalistes en touchant aux profits colossaux des grandes entreprises pharmaceutiques, des Ehpad et cliniques privés et des entreprises qui produisent du matériel médical. À en croire le gouvernement, la seule solution pour que les personnes âgées soient soignées et traitées dignement est que les travailleurs fassent preuve de solidarité en offrant des heures de travail supplémentaires.

Cette mesure a aussi un intérêt politique : marteler qu’il faut travailler plus pour redresser l’économie en crise. Patrick Martin, président du Medef, ne s’y trompe pas, puisqu’il approuvait le projet en novembre en déclarant : « il est impératif qu’on travaille plus dans le pays ». Tandis que des millions de travailleurs sont au chômage ou à temps partiel, le grand patronat veut aggraver l’exploitation de ceux qui ont un emploi et ce projet l’y encourage. Sa mise en œuvre sera d’ailleurs laissée à la main des patrons, qui auront le choix entre prolonger les horaires de travail hebdomadaires ou supprimer un jour férié. Ce genre de solidarité, les patrons n’ont aucun mal à l’appliquer.

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