Servair – Roissy : les réactions se multiplient10/04/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/04/P13-2_Servair_Roissy-1_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C131%2C800%2C581_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Servair – Roissy : les réactions se multiplient

À l’aéroport de Roissy, depuis le début de l’année plusieurs mouvements de protestation ont eu lieu dans le groupe Servair et ses filiales, parmi les salariés de PAC et ceux d’ACNA qui préparent les plateaux repas ou font le nettoyage des avions. Cela représente environ 5 000 salariés sur la plateforme.

Illustration - les réactions se multiplient

Depuis quelques années, les conditions de travail se sont rapidement dégradées. Une pratique courante de Servair, en particulier depuis le Covid, consiste à fermer des sites pour ensuite les ouvrir ailleurs, dans le but de « low coster », c’est-à-dire de précariser tous azimuts, pour accroître les profits. Le groupe Servair vient de créer une nouvelle filiale, Eat and Fly, dans laquelle tout est plus dur pour les travailleurs. Les effectifs de cette filiale ne cessent d’augmenter, au détriment des autres sites. La direction promet monts et merveilles aux salariés pour qu’ils acceptent d’y travailler, mais nombreux sont ceux qui reviennent déçus à la case départ. En fait, Eat and Fly sert de laboratoire avec des conditions de travail exécrables que la direction tente de mettre en place ailleurs. Ces multiples filiales permettent aussi à la direction de déplacer le personnel d’un site à l’autre y compris pour remplacer les grévistes. Et quand cela ne suffit pas, elle fait appel à des intérimaires, en toute illégalité. À Servair, des grévistes ont vu la maîtrise organiser ces manœuvres discrètement en passant par la petite porte de derrière.

Face à ces attaques patronales, les réactions des travailleurs se multiplient. Bien sûr, les salaires qui ne suivent pas l’augmentation des prix alimentent aussi le mécontentement. À Acna, en janvier, des débrayages ont eu lieu. La direction a dû accorder une prime de 700 euros, l’application de la nouvelle grille avec une augmentation des coefficients et pour les salaires les plus bas de faibles augmentations, une trentaine d’euros. Sur le site de l’ex-Servair 2, où maintenant sont regroupés les PAC, un débrayage des chauffeurs a eu lieu le 26 mars, puis un deuxième le 2 avril élargi à d’autres secteurs. Une centaine des salariés de PAC Est, un autre site juste à côté, se sont joints au mouvement. Tous étaient contents de se retrouver ensemble. Le 9 avril, un nouveau débrayage a eu lieu.

Enfin, à la Servair, le 2 avril, 80 % des chauffeurs, soit 200 travailleurs, se sont mis en grève contre un projet visant à réduire les équipes de quatre à trois, tout en augmentant la charge de travail, comme cela est organisé à Eat and Fly. Il est prévu que le mouvement se poursuive.

Ainsi, quasiment sur chaque site, le mécontentement s’exprime. Il faudra que la riposte touche l’ensemble des travailleurs pour inverser le rapport de force à Servair, dans ses filiales et plus encore, sur l’ensemble de la plate-forme de Roissy, qui compte près de 100 000 travailleurs.

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