Thales : en lutte pour les salaires15/01/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/01/P14-1_Salaires_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C524_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Thales : en lutte pour les salaires

Depuis jeudi 9 janvier, plusieurs centaines de travailleurs de Thales, sur plusieurs sites du groupe, parmi lesquels Mérignac, Toulouse, Gémenos… alternent grèves et débrayages pour les salaires.

Illustration - en lutte pour les salaires

Ce mouvement constitue leur réponse à la gifle qu’ils ont reçue fin décembre quand la direction a annoncé, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires, les pourcentages ridiculement bas qu’elle entendait appliquer aux salaires. Thales est une entreprise divisée en plusieurs entités avec pour chacune des négociations salariales particulières, un facteur de division entre salariés largement exploité par la direction. Ainsi, celle-ci proposait des augmentations allant de 0 %, pour l’entité Thales Aliena Space (TAS) à 1,4 à 1,6 % pour les autres entités : AVS (électronique pour l’aviation civile), DMS (le militaire), LAS (l’aérien militaire).

Mais cette fois- ci, la division n’a pas marché. Jeudi 9 janvier après-midi, sur le site de Mérignac, qui comprend 3 000 travailleurs avec les sous- traitants, près de 500 salariés de DMS et d’AVS ont débrayé à l’appel de l’intersyndicale. Les annonces patronales – 28 euros d’augmentation générale pour les mensuels, 1,6 % à la tête du client pour les autres – ont été vécues comme une provocation. Ce sont des miettes alors que l’entreprise, qui a fait un milliard de bénéfices sur le seul premier semestre 2024, a versé un milliard en dividendes et en rachat d’actions aux actionnaires, dont le groupe Dassault. De plus, les directeurs ont obtenu pour bons et loyaux services des centaines de milliers d’euros d’actions gratuites. La santé florissante de l’entreprise ne l’empêche pas de s’attaquer aux salaires ni de licencier. Ainsi chez TAS, 1 237 suppressions d’emplois sont annoncées, suscitant la mobilisation des salariés à Cannes, Toulouse et Charleroi en Belgique.

À Mérignac, parmi les salariés qui occupaient le hall d’accueil jeudi, personne n’avait souvenir d’un rassemblement aussi massif, regroupant AVS et DMS, ingénieurs et techniciens. Fiers, les grévistes ont envahi la salle des négociations. Mardi 14 janvier, c’est à 600 qu’ils se sont retrouvés dans une assemblée qui a voté la reconduction de la grève par demi- journées afin d’obtenir satisfaction sur leurs revendications, 4 % d’augmentation, et qui a décidé de manifester dans l’entreprise pour étendre le mouvement.

À Toulouse, jeudi 9 janvier, 180 des 800 salariés Thales de différentes branches du site Eisenhower avaient débrayé ensemble et s’étaient rassemblés à l’accueil. Vendredi 10 janvier, ils ont été de nouveau une centaine à débrayer une heure. Lundi 13 janvier, entre 120 et 150 salariés ont débrayé toute la matinée pour se rassembler.

Pour leurs salaires, les travailleurs ont conscience qu’ils ne peuvent compter que sur leurs mobilisations. Le bras de fer ne fait que commencer !

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