Transports en Île-de-France : l’habit ne fait pas rouler les bus12/11/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/11/une_2989-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Transports en Île-de-France : l’habit ne fait pas rouler les bus

Alors que les travailleurs des bus de la RATP doivent faire face à une attaque importante contre leurs conditions de travail, le souci de la présidente de la région Île-de-France, Pécresse, est de… changer la couleur et le sigle de leur uniforme.

D’ici un an, le réseau de bus de la RATP en Île-de-France sera en effet découpé et transféré dans des filiales privées et, depuis le 1er novembre, c’est déjà le cas pour cinq d’entre eux. Quatre sont passés à Cap RATP, filiale de la RATP et un à Keolis, filiale de la SNCF. À cette occasion, Pécresse, a déclaré dans Le Parisien qu’elle va faire équiper d’un nouvel uniforme tous les salariés des bus d’Île-de-France afin de « créer une continuité de service et un réseau unifié pour les voyageurs »… ce même réseau qu’elle vient pourtant d’exploser en douze morceaux.

Quant à la « continuité de service », ce sont vraiment des mots. Ni la Région ni l’État n’y ont jamais mis les moyens financiers suffisants : il n’y a pas assez de bus, les conducteurs manquent et les économies sur la maintenance aboutissent régulièrement à des retards, à des bus supprimés, etc.

Les responsables vantent depuis des mois un « sac à dos social » censé apporter une protection commune aux salariés transférés. Mais au-delà de ces discours les attaques ont déjà commencé. Dans les dépôts passés à Cap RATP, le nombre de jours de carence en arrêt maladie passe de un à trois. La prime de dimanche est passée de 51 à 28 euros brut. Les congés bonifiés pour les originaires des DOM-TOM et le financement partiel des billets d’avion sont voués à être supprimés au bout des quinze premiers mois. La Région et la RATP prétendent que les salaires seront maintenus avec un dispositif compliqué d’indemnité différentielle qui va en fait les faire stagner longtemps. En outre 76 salariés ayant refusé de signer leur transfert ont été licenciés, sans les indemnités liées à l’ancienneté, la RATP considérant que leur nouveau contrat ne présentait pas de « modification substantielle » !

Derrière cet uniforme commun, le gouvernement, la Région et le patronat s’en prennent séparément aux conditions de travail en espérant diviser la réaction des travailleurs. Au contraire, l’intérêt des travailleurs des transports en commun comme des usagers serait de disposer d’un réseau de bus organisé au service de tous avec des effectifs et du matériel en nombre suffisants. Et tant pis pour les capitalistes qui voudraient qu’il soit une source de profits.

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