Travailleurs frontaliers : les menaces de la ministre15/01/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/01/une_2946-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Travailleurs frontaliers : les menaces de la ministre

Astrid Panosyan-Bouvet, l’actuelle ministre du Travail, vient de présenter un projet de décret pour durcir les conditions d’indemnisation des travailleurs frontaliers, en cas de chômage.

Les travailleurs frontaliers qui se retrouvent au chômage sont en effet tenus – comme tous les autres – d’accepter toute « offre raisonnable d’emploi (ORE) ». Jusque-là, ce sont les salaires pratiqués dans la région concernée qui étaient pris en compte pour juger du raisonnable. Or en Suisse, au Luxembourg ou en Allemagne, les salaires sont régulièrement plus élevés qu’en France. Désormais, ce serait le salaire habituellement pratiqué en France qui définirait ce qui est « raisonnable » et non plus ceux pratiqués dans la région transfrontalière. En cas de deux refus, le travailleur au chômage risquerait la radiation et la suppression de l’allocation par France Travail.

À défaut d’être parvenu, lors des accords sur l’assurance chômage, à imposer la réduction du niveau d’indemnisation des travailleurs frontaliers, le gouvernement envisage dorénavant sa suppression pure et simple, en cas de refus d’un emploi aux conditions salariales habituellement pratiquées en France.

Ce gouvernement poursuit la logique de ses prédécesseurs. Son objectif n’est pas de s’attaquer au chômage, et donc aux patrons qui licencient, mais de s’attaquer aux chômeurs pour les forcer à accepter un emploi moins bien payé, que ce soit en France ou de l’autre côté de la frontière. Et cela, au plus grand bénéfice des patrons des deux côtés, qui trouvent dans ce gouvernement un allié pour agir à la baisse sur l’ensemble des salaires.

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