Macron a énuméré les atouts de l’armée française, « la plus efficace d’Europe » et, n’oubliant pas de vanter son propre mérite, relevé l’œuvre de réarmement accompli sous sa présidence « dans les faits et dans les têtes ».

Dans son costume de chef des armées, désigné par les Français « pour leur protection », Macron a vanté les efforts accomplis dans la production d’engins de mort. Bomber le torse en assurant « disposer de l’armée la plus forte d’Europe » était un préambule à son message de fond : il faut faire plus et plus vite pour la défense, comprenez pour verser des milliards aux industries de guerre, à commencer par les groupes capitalistes français. Car quand Macron revendique une « préférence européenne » pour l’achat des engins de morts, ce sont les Rafale et autres canons Caesar français qu’il cite.

Côté bourrage de crâne, le chef de l’État ne s’est pas étendu sur le ratage du SNU (Service national universel), mais a mis en avant la perspective de faire appel à la jeunesse pour renforcer le corps des 40 000 réservistes actuels, en doublant leur nombre. S’il est resté flou sur les moyens concrets d’y parvenir, il n’a pas économisé les phrases adressées à la « jeunesse gardienne de la noblesse du monde » et appelée à gagner un « supplément d’âme ».

Pour peu qu’elle se penche sur l’histoire des guerres coloniales ou sur les dernières interventions militaires de l’impérialisme français au secours de dictateurs, la jeunesse se rendra compte que la « noblesse du monde » est ailleurs que dans les rangs d’armées qui, au nom de grands principes, défendent d’abord et avant tout les intérêts des capitalistes français.