La publication par l'IGAS (Inspection générale des affaires sociales) d'un rapport sur la gestion d'un organisme de retraite complémentaire, la CRI, a fait quelque bruit dans la grande presse. Mais ce qui a le plus scandalisé les commentateurs, ce n'est pas que l'un des responsables de cette caisse ait fait financer par celle-ci sa passion pour les chevaux de course. C'est que la CRI aurait assuré le salaire de quelques permanents appartenant à différentes confédérations syndicales de salariés. Et les journalistes se sont empressés d'interpeller Nicole Notat, pour la CFDT, et Bernard Thibaut, pour la CGT. Le syndicat patronal, le Medef, avait lui aussi bénéficié des mêmes largesses, mais personne n'a jugé bon d'aller importuner le baron Seillière à ce sujet.
Pourtant, les salaires de ces permanents syndicaux n'avaient rien d'extraordinaire et, s'il est évidemment discutable que les cotisations des salariés puissent être employées à leur insu dans ce but, les hauts salaires (bien moins modestes) et les notes de frais à rallonge des dirigeants de la CRI, l'achat et l'entretien de chevaux de course, payés sur ces mêmes cotisations, ont été beaucoup plus discrètement évoqués.