La liste des entreprises où naissent des conflits dûs aux conséquences défavorables pour les salariés de l'introduction des 35 heures s'allonge de jour en jour, dans le secteur public comme dans le privé. A La Poste, la grève du centre de distribution de Nice-Thiers est entrée dans sa quatrième semaine et s'étend aux autres postiers du secteur. A la Caisse d'Epargne, la grande majorité des agences de la région Rhône-Alpes ont été en grève la première semaine d'avril. Aux Aéroports de Paris, des mouvements ont commencé le week-end des 8 et 9 avril. Les usines SAFT du Sud-Ouest, filiales d'Alcatel, sont en grève depuis le début du mois et bien d'autres conflits encore sont en cours.
La plupart des journalistes de la presse patronale font mine de s'étonner de ces mouvements, qu'ils présentent comme la manifestation de la résistance au changement, du conservatisme ou du corporatisme des travailleurs concernés. Car ces gens-là, tout comme les responsables du gouvernement, ont présenté la loi Aubry comme une loi favorable aux travailleurs qui aurait tout naturellement dû rencontrer l'assentiment de ces derniers.