Le gouvernement publie communiqués de victoire sur communiqués de victoire pour se féliciter de la baisse du chômage. Par-delà les manipulations statistiques, qui ont toujours existé, il est fort possible que le nombre d'emplois créés dépasse aujourd'hui ceux que l'on supprime. Car on en supprime. Et par charrettes entières, dans les plus grandes entreprises de ce pays. Les plus riches, celles qui accumulent des profits comme jamais. Sauf que ceux qui proclament cette prétendue embellie masquent volontairement les zones sombres. Car s'il y a sans doute un peu moins de chômeurs, si le chiffre officiel est passé au-dessous de la barre des 3 millions, comment peut-on oublier qu'il en reste encore deux millions cinq cent mille officiellement recensés ? Ce qui n'est pas rien.
Ce que les propagandistes gouvernementaux nous disent moins, c'est que, dans le même temps la pauvreté dans ce pays - ne parlons même pas du reste de la planète - n'a cessé de grandir. On compte aujourd'hui plus de six millions de femmes et d'hommes qui doivent vivre, en France, avec moins de 3 500 F mensuels. C'est qu'avoir un emploi ne signifie pas en finir avec la pauvreté. C'est que les emplois que l'on trouve sont, dans leur grande majorité, des emplois précaires, à temps partiel, qui ne permettent même pas, le plus souvent, de gagner le SMIC et même parfois de dépasser le niveau des minima sociaux.