Après avoir dans un premier temps déclaré qu'il n'étudierait le problème de l'interdiction de la fabrication et de l'importation des farines animales qu'après avis de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments, le gouvernement a finalement décidé de suspendre l'utilisation des farines animales dans l'alimentation de tous les animaux d'élevage ou domestiques. Ce qu'une grande partie de la presse (voir par exemple Libération du 15 novembre) a traduit par "interdire complètement les farines animales", alors que ce n'est pas ce que le Premier ministre a décidé. Le mot "suspension" dit bien ce qu'il veut dire. C'est une mesure sur laquelle le gouvernement peut revenir. Et il n'a pas été question d'interdire la fabrication de ces farines, mais de leur trouver d'autres utilisations (comme combustible par exemple), avec aides de l'Etat à la clef pour les utilisateurs éventuels, et donc pour les fabricants.
Or, dans cette société qui a fait de la course au profit individuel sa règle, continuer à fabriquer des farines animales, c'est laisser la porte ouverte à leur utilisation frauduleuse.