n°1708 du 06/04/2001

L’éditorial

Pour le gouvernement, le patronat peut licencier mais il devrait y mettre les formes

A un an des élections présidentielle et législatives de 2002, la majorité gouvernementale n'a pu que constater, à l'occasion du dernier scrutin municipal, une désaffection de l'électorat populaire à son égard. Dans ces conditions, devant l'émotion soulevée par l'annonce simultanée, à la fin de la semaine dernière, de 570 suppressions d'emplois chez Danone, et de 1 700 dans les magasins de Marks & Spencer en France (sans compter les 2 690 emplois supprimés par ce groupe dans le reste de l'Europe), les dirigeants de la gauche gouvernementale se sont vu obligés de protester contre ces mesures.

Au sein du Parti Socialiste, un certain nombre d'élus, inquiets pour leur avenir, réclamaient quelques mesures en direction de l'électorat populaire. Mais Jospin a écarté toute idée de changement de cap. Son seul geste "social a été de critiquer la manière dont la fermeture des magasins Marks & Spencer avait été annoncée. C'est un truc pour avoir l'air de critiquer la politique patronale sans s'y opposer. Un truc qu'il avait déjà utilisé lors de la fermeture de l'usine Renault de Vilvoorde et de l'annonce, il y a quelques mois, de milliers de suppressions d'emplois chez Michelin. Pour Jospin, les patrons peuvent licencier, même quand leurs entreprises engrangent des milliards de bénéfices, mais il faut qu'ils y mettent les formes. Plus hypocrite que lui, c'est difficile !

n°1708

06/04/2001

Dans les entreprises