C'est la trêve d'août, nous dit-on. Et pour tenter de la meubler, on essaye de nous amuser avec des images d'un Chirac bien bronzé, serrant des mains et embrassant des bambins à la sortie de la messe à Bormes-les-Mimosas. Ou encore avec celles des dirigeants Verts paradant, vélo à la main, le temps que les caméras les filment, et que les télévisions répercutent ces impérissables moments dans les foyers. Ces mises en scène s'inscrivent dans leur campagne pour les élections futures. Ça promet pour la suite ! Après tout, est-ce pire que la énième rediffusion du Gendarme à Saint-Tropez ou du Gendarme se marie ?
Malgré tout, cette trêve estivale, impatiemment attendue par ceux qui ont trimé durant onze mois à l'atelier ou au bureau, est la bienvenue. Sauf que tout le monde n'a pas l'occasion d'en profiter pleinement. Une grande partie des milieux populaires, en effet, ne peuvent pas partir en vacances ou sont contraints de les écourter, faute de moyens. Sans oublier ceux qui ne disposent pas de congés parce qu'ils n'ont plus de travail, auxquels s'ajoutent ceux à qui on vient d'annoncer qu'ils allaient perdre le leur dans les semaines ou les mois à venir.