Lundi 12 novembre, excédés d'être lanternés, les travailleurs de l'usine Moulinex de Cormelles-le-Royal, près de Caen, ont mis le feu à un entrepôt proche de l'usine. Ils ont également installé sur le toit de celle-ci des bonbonnes de gaz et des fûts de produits chimiques pouvant servir d'explosifs, et menacé de faire tout sauter si le gouvernement ne prenait pas les mesures nécessaires pour qu'ils obtiennent l'argent et les garanties qu'ils demandent. "Du fric ou boum" annonçait une banderole sur les murs de l'usine.
Comment ne pas partager cette indignation et cette colère ? Après les avoir lanternés pendant des années, de repreneur en repreneur, pour finir par leur annoncer que plus de 3 700 d'entre eux sont jetés à la porte, on continue à les lanterner en leur refusant même la modeste somme de 80 000 francs d'indemnité supplémentaire qu'ils demandent ! Sans la menace d'incendier l'usine de Cormelles-le-Royal et de détruire des machines dans celle d'Alençon, le gouvernement n'aurait même pas accepté de discuter de cette revendication.