Deux cent mille manifestants à Paris, un demi-million à l'échelle du pays et plusieurs millions à l'échelle du monde : les manifestations de cette fin de semaine ont montré au moins que, si la guerre contre l'Irak est déclenchée dans les semaines qui viennent, elle ne le sera pas avec l'accord des peuples. Chose significative : en Europe, c'est précisément dans les pays dont les gouvernements sont en pointe dans l'agitation guerrière que les manifestations ont été les plus massives. Le nombre de manifestations aux États-Unis même a montré que Bush n'a pas l'accord de la totalité du peuple américain. Malgré le matraquage de la propagande guerrière venant aussi bien d'une caste politique unanime que des médias, des centaines de milliers d'Américains ont tenu à exprimer leur opposition à la guerre qui se prépare.
La participation massive à ces manifestations a amené certains dirigeants européens va-t-en-guerre à tempérer leur langage, ne serait-ce que pour des raisons électorales. Rien ne permet d'affirmer cependant que la guerre ne sera pas déclenchée dans les semaines, voire dans les jours qui viennent.