L'ampleur des manifestations du 25 mai, après celles du 13 mai, a montré que le monde du travail rejette le plan Raffarin-Fillon sur les retraites qui constitue une attaque grave contre tous les salariés. Le gouvernement se prépare pourtant à exa- miner le projet comme si de rien n'était, puis à le faire entériner par le Parlement. Le ministre du Travail, Fillon, le soir même des manifestations, a adressé une fin de non-recevoir à la protestation de tous ceux qui n'acceptent pas de travailler plus longtemps pour une retraite diminuée.
Le ministre a ressorti la vieille ficelle consistant à opposer les travailleurs du secteur public, présentés comme des privilégiés et des égoïstes, à ceux du secteur privé. Il a eu le cynisme de se poser en défenseur de l'égalité de tous devant la retraite alors que c'est le gouvernement Balladur qui a introduit l'inégalité en imposant 40 ans de cotisation aux travailleurs du privé au lieu de 37 ans et demi.