L'Assemblée poursuit dans une morne indifférence le débat sur la loi Raffarin-Fillon sur les retraites. Tout le monde sait que c'est le mouvement social, les grèves, les manifestations qui avaient une chance de faire reculer le gouvernement, et sûrement pas le Parlement. Les gesticulations des députés du Parti Socialiste, du Parti Communiste et des Verts, leurs amendements, ne servent à rien tellement la majorité de droite est à la botte du gouvernement et tant est grande sa haine des travailleurs.
Mais, au-delà de la position minoritaire des députés de l'ex-gauche plurielle au Parlement, qui peut oublier leur responsabilité dans l'élection triomphale de Chirac? Après avoir mené pendant cinq ans une politique antiouvrière qui a foulé aux pieds toutes les aspirations et tous les espoirs du monde du travail, dégageant ainsi le terrain pour le retour de la droite et de l'extrême droite, ces partis ont parachevé leur oeuvre de démoralisation en appelant à voter pour Chirac. Le gouvernement se sent aujourd'hui d'autant plus les mains libres pour attaquer sans fard les travailleurs qu'il peut se revendiquer de l'investiture de Chirac par les chefs du PS et du PC.