Lors de la traditionnelle intervention télévisée du 14 juillet du chef de l'Etat, le président de la République a répété que "L'Etat ne peut pas décider de tout", en osant affirmer que sur la question des retraites il y aurait eu, "pour la première fois", "un dialogue et une concertation sociale". Mais quel dialogue ? Quelle concertation ? Le Medef du baron Seillière a posé ses conditions aux syndicats, à prendre ou à laisser. Il a trouvé deux confédérations syndicales qui ne représentent pas grand-chose (et pas même leurs militants, à en juger par l'ampleur des remous qui secouent la CFDT) pour donner leur aval, sous prétexte que cela aurait pu être encore pire, à un texte de régression sociale. Et le gouvernement, qui ne peut pas "décider de tout", a tout de même décidé d'avaliser ce document, donc, quoi qu'en dise Chirac, de faire intervenir l'Etat.
C'est exactement au même scénario qu'on a assisté en ce qui concerne les intermittents du spectacle, le baron Seillière devenant cette fois-ci, de fait, le ministre de tutelle d'Aillagon, après avoir été celui de Fillon. La négociation s'est bornée là aussi à "ce sera comme ça et pas autrement !".