Après le prétendu référendum organisé par Bosch-Vénissieux pour imposer au personnel une augmentation de temps de travail sans compensation salariale, et l'annonce par Doux, le numéro un du conditionnement de la volaille, de son intention de suivre la même voie, le Journal du Dimanche a demandé à Raffarin s'il s'agissait de "chantages à la délocalisation". "Dans certains cas, j'y vois un abus de rapport de force", a-t-il répondu, parlant aussi de "jungle sociale". Mais dans quels cas y a-t-il de tels abus? Il s'est bien gardé de le préciser. Et il s'est surtout bien gardé de promettre des mesures pour empêcher ces pratiques qu'il fait mine de condamner.
En matière d'hypocrisie, Raffarin est bien dans la ligne de Chirac. Lorsque les patrons de Métaleurop avaient fermé purement et simplement l'entreprise en janvier 2003, jetant son personnel à la rue, sans respecter la moindre procédure légale, Chirac avait parlé de "patrons-voyous". Mais dix-huit mois plus tard, aucune mesure n'a été prise contre ces "patrons-voyous".