L'ancien Premier ministre socialiste, Laurent Fabius, avait posé jeudi 9 septembre, à la télévision, quatre conditions à Chirac, menaçant de voter Non au prochain référendum si ses conditions n'étaient pas satisfaites. Invité dimanche soir 12 septembre à l'émission Le Grand Jury RTL-Le Monde, il a été plus catégorique en affirmant que sa "pente naturelle" est de "voter contre" le référendum prévu par Chirac sur la Constitution européenne. Et d'affirmer que la priorité étant à ses yeux "la question de l'emploi et des délocalisations" et que ne trouvant pas, dans le projet de Constitution, "ce qui permettrait de changer de politique", il ne pourrait pas l'approuver.
Fabius a été ministre de l'Économie du gouvernement Jospin. Qu'a-t-il donc fait, à l'époque pour empêcher les grandes entreprises de licencier? Qu'a-t-il donc fait ne serait-ce que pour sauvegarder l'emploi dans le secteur public, à l'Éducation nationale, à la SNCF, à La Poste qui dépendent directement de l'État? Même maintenant qu'il est dans l'opposition, il pèse ses mots. Lors de son interview télévisée, s'il a fait plusieurs envolées contre les délocalisations, il s'est bien gardé d'exprimer une opposition aux licenciements. Il a même évité de prononcer le mot.