Il a suffi que le Medef gronde le gouvernement, l'accusant de ne pas faire suffisamment de "réformes" allant dans le sens des intérêts du patronat, pour que Raffarin se dépêche de montrer sa bonne volonté. Voilà qu'il vient de décider un nouvel assouplissement de la loi des 35 heures. Déjà la loi Aubry avait fait la part belle au patronat. En contrepartie d'une réduction à 35heures de l'horaire légal de travail, elle avait accordé au patronat un certain nombre d'avantages, avec le blocage des salaires, l'annualisation de l'horaire de travail, des baisses de charges sociales.
Le patronat, voulant conserver les avantages sans rien concéder en contrepartie, n'a jamais cessé de mener une campagne contre cette "France qui travaille peu et qui prend du retard dans la compétition internationale". C'est un mensonge grossier, parce que l'horaire réel moyen en France est supérieur à celui de l'Allemagne ou de la Grande-Bretagne. En outre, la loi Aubry elle-même prévoyait un régime dérogatoire pour les petites entreprises, ce qui fait qu'un grand nombre de travailleurs n'ont jamais vu leurs horaires de travail réduits.