En dehors d'un discours creux sur le "patriotisme", pour essayer de convaincre les plus malmenés par sa politique et celle du patronat qu'ils doivent se consoler en étant "fiers" de leur pays, la seule chose concrète, dans le discours du président de la République, c'est qu'il envisage une fois de plus d'abaisser les charges sociales des entreprises, sous prétexte de favoriser celles qui "emploient en France". Depuis le temps que les chefs d'État et de gouvernement successifs, quelle que soit leur couleur politique, nous serinent la même chanson, tous les travailleurs ont pu vérifier que de telles mesures ne servent qu'à enrichir davantage les patrons, et ne peuvent en plus qu'entraîner une aggravation du déficit de la Sécurité sociale, dont les assurés font les frais.
Cela n'empêche pas Chirac d'oser prétendre qu'il veut "garantir un haut niveau de protection sociale", alors que ce mois de janvier va voir s'appliquer toute une série de mesures qui ne peuvent se traduire que par une nouvelle détérioration des prestations de la Sécurité sociale. Ainsi, le forfait hospitalier passe de 14 à 15 euros par jour. Plus que ce qu'un érémiste touche par jour pour vivre! Tout acte chirurgical de plus de 91 euros donnera lieu à un forfait de 18 euros à la charge de l'assuré. Le "parcours de santé coordonné" va entraîner une diminution des remboursements pour ceux qui n'auront pas choisi un "médecin traitant", et aggraver pour les autres la difficulté à obtenir des rendez-vous rapidement chez des spécialistes, qui risqueront fort de donner la priorité aux patients à qui ils pourront demander des honoraires plus élevés.