« Vous allez voir ce que vous allez voir », telle pourrait être la devise de ce gouvernement. On a vu les banquiers, dont les spéculations sont responsables de la crise, convoqués à Bercy et à l'Élysée pour la énième fois. Et ressortir souriants, car il n'a pas été question d'interdire les super-bonus des traders, pour ne pas les faire fuir vers l'étranger. Ce qui constitue un feu vert à la poursuite de la spéculation. Et il a été encore moins question d'interdire aux banques d'utiliser les milliards reçus de l'État pour distribuer des dividendes à leurs actionnaires.
On a vu le gouvernement, soudain soucieux de l'environnement, dire qu'il allait appliquer le principe du pollueur-payeur. Mais le prétendu pollueur qui paierait, c'est celui qui ne peut pas se passer de sa voiture pour aller travailler, c'est celui qui n'aurait pas les moyens de faire isoler son habitation, et encore moins d'acheter une maison à « énergie positive ». Quant aux gros pollueurs que sont la plupart des industriels, ils n'ont pas à s'inquiéter. La ministre de l'Économie, Christine Lagarde, leur garantit, dans une interview donnée au journal Le Monde des 30 et 31 août que pour eux la taxe carbone sera largement compensée par la suppression de la taxe professionnelle, et ajoute en prime : « Nous réfléchissons à des réductions de charges salariales », c'est-à-dire à de nouvelles réductions du financement de la Sécurité sociale et des retraites des travailleurs. On a vu le ministre du Budget, Éric Woerth, annoncer qu'il avait les noms de 3000 évadés fiscaux. Et décider de les poursuivre, ou simplement d'en publier la liste ? Que non ! Leur donner jusqu'à la fin de l'année pour négocier discrètement la régularisation de leur situation.