La réunion entre des dirigeants syndicaux et Sarkozy devait marquer le coup d'envoi des négociations au sujet des retraites. Le mot « négociation » est un abus de langage. Les dirigeants syndicaux ne sont invités que pour le décor, histoire de faire passer pour un accord négocié ce qui est un diktat. Obéissant aux exigences du grand patronat et des milieux financiers, le gouvernement est déterminé à aggraver les conditions de retraite en repoussant l'âge légal de départ et en diminuant le montant des pensions.
Ministres et commentateurs ressortent les discours mensongers sur le déficit croissant des caisses de retraite. Cent milliards d'euros en 2050, si on ne réforme pas le système, annonce le Premier ministre sur un ton catastrophiste. Comme s'il pouvait savoir ce qui se passera dans quarante ans, alors que lui-même comme ses ministres ont été incapables de voir ce qui se passait devant leur nez au moment où la crise se déclenchait aux États-Unis et où ils nous répétaient qu'elle ne traverserait pas l'Atlantique !