Si la sanction infligée à Valls au premier tour de la primaire du PS se confirme au second, aucun travailleur ne le regrettera. Valls incarne depuis longtemps l’aile droite du PS, qui voudrait que ce parti cesse de se dire socialiste. Depuis 2012, comme ministre de l’Intérieur puis comme Premier ministre, il s’est posé en champion de l’ordre et du conservatisme. Avec arrogance, Valls a mené une politique entièrement dévouée au grand patronat qui, de la loi Macron à la loi travail et à toutes les aides accordées aux entreprises, n’a eu qu’à se féliciter d’un tel serviteur. Et ses contorsions de dernière minute, qui l’ont vu prôner l’abrogation d’un article 49.3 dont il a abusé, sont aussi ridicules que celles d’un marchand de canons qui plaiderait pour la paix dans le monde.
Les commentateurs expliquent que le PS serait maintenant scindé en « deux gauches irréconciliables ». Quelle blague ! Avec un discours un peu plus à gauche, Hamon a touché nombre d’électeurs PS déçus par le quinquennat. Mais il en est tout autant responsable. Comme Valls, Hamon est au PS depuis trente ans. Comme Valls, Hamon a fait campagne pour Hollande en 2012. Comme Valls, il est devenu ministre. En 2014, il a fait partie de ceux qui, au sein du gouvernement, ont soutenu Valls pour qu’il remplace Ayrault – on a connu plus irréconciliables !