Samedi 23 septembre, à Marseille, le pape tenait une gigantesque messe dans le stade vélodrome. Grâce à l’argent du multimilliardaire Rodolphe Saadé, PDG du groupe de transport maritime CMA-CGM, il a même pu faire un tour dans les rues de la ville, retransmis sur des écrans géants. En bon chrétien, le pape a rappelé cette évidence que les migrants sont des êtres humains. Et tous les médias se sont émerveillés de ces propos. Quelle mascarade ! Le lendemain, à peine Macron s’était-il relevé de sa prosternation devant le pape que, dans son allocution à la télévision, il confirmait le durcissement de sa politique envers les migrants.
Oui, la politique de l’Union européenne (UE) vis-à-vis des migrants est abjecte. Alors que leur nombre est dérisoire au regard de la taille de l’Europe et de sa population, les dirigeants au pouvoir font croire que la situation serait ingérable. Mais, de l’aveu même de l’agence européenne qui comptabilise les entrées irrégulières dans l’UE, il y en aurait eu 230 000 cette année, à peine quatre fois le nombre de gens venus écouter le pape durant sa messe. Les pays européens ont les moyens de les accueillir, mais leurs dirigeants n’abandonneront pas la politique du bouc émissaire qui leur permet de faire diversion devant le mécontentement qui grandit à cause de l’inflation et de la crise économique.