Caméra cachée et répression chez Thomson29/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1633.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Caméra cachée et répression chez Thomson

La CGT vient de révéler les méthodes de la direction de Thomson Daimler Aerospace, établissement de 520 salariés qui fabrique de l'armement à la Ferté-Saint-Aubin dans le Loiret.

En juillet dernier, une déléguée du personnel ainsi que les autres militants de la CGT découvrent qu'il y a une caméra cachée dans le lampadaire installé depuis plusieurs mois à proximité du local syndical. Ils en font part à l'inspection du travail qui, venue sur place le 21 juillet, constate l'existence d'un dispositif à l'efficacité redoutable, puisque la caméra, guidée depuis le poste de garde, possède un objectif suffisamment puissant pour permettre " de lire, à l'intérieur du local, un gros titre de journal ". C'est ce qu'écrit l'inspectrice du travail dans une lettre au directeur de l'entreprise. En conséquence, elle demande l'enlèvement de la caméra.

Jusqu'à maintenant, la direction a refusé de le faire, invoquant des raisons de sécurité sur le site. En revanche elle a proposé que les locaux syndicaux déménagent dans des garages éloignés. Son arrogance ne s'est d'ailleurs pas arrêtée là, puisque le 13 octobre elle a convoqué pour un " entretien préalable à un licenciement " une déléguée syndicale de la CGT à laquelle elle reproche d'avoir " pris et divulgué à la presse des photos, dont la publication est de nature à mettre en péril le secret-défense et la sécurité de l'entreprise ". Cette même déléguée avait déjà fait l'objet d'une première tentative de licenciement en 1993 pour raisons économiques, et d'une seconde en 1994. C'est dire l'acharnement de cette direction appartenant, non pas à une petite PME, mais à un des plus grands groupes français, qui ne se prive pas néanmoins de recourir à des méthodes de flicage et à de grossières pratiques antisyndicales.

Ainsi, cette autre mesquinerie : les syndicats sont contraints de distribuer leurs tracts sur un emplacement minuscule, dessiné au sol, à l'entrée de l'entreprise, toujours au nom de ces prétendues raisons de sécurité.

Lorsque la CGT dénonce la répression exercée par la direction, ce n'est évidemment pas par obsession du complot.

Alors, dans un souci de sécurité, ne serait-il pas nécessaire et urgent de mettre à l'isolement ces dirigeants d'entreprise, manifestement atteints par une parano dangereuse ?

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