Une partie du personnel roulant des Trains Express Régionaux (TER) de Picardie a fait grève plusieurs jours, durant la semaine du 21 au 27 août. Ce mouvement faisait suite à de multiples agressions dont avaient été victimes des contrôleurs, agents de ligne et de gare. Mardi 22, un nouvel incident sur la ligne Paris-Nord-Cambrai entraînait cette fois la grève.

Le personnel en a bien sûr ras-le-bol de ces agressions, mais aussi de l'attitude de la direction SNCF. Celle-ci se vante auprès du public de lutter contre la violence, mais sur le terrain, elle poursuit sa politique de compression de personnel.

En particulier pour la période des vacances, la SNCF a mis plusieurs trains supplémentaires en circulation, mais sans augmenter les effectifs en conséquence. Par exemple, rien que sur les lignes TER de Paris-Laon et Paris-Amiens, il y a eu dix trains de plus au total, sans qu'il y ait la moindre embauche.

Le résultat, c'est que de plus en souvent, les agents se retrouvent tout seul sur les trains pour faire face aux problèmes. Dès les premières heures la direction a mis sur pied tout un service privé de cars de remplacement, afin de contrecarrer les effets de la grève. Elle a ainsi consacré des centaines de milliers de francs à cette opération, alors qu'elle refusait d'accorder aux grévistes le personnel supplémentaire qu'ils demandaient. Cela a évidemment accru la colère bon nombre d'agents.

Les syndicats ont estimé qu'il manque près de quarante agents sur le réseau de Picardie et la direction n'a proposé que six embauches en plus.

Finalement, le mouvement a été suspendu le vendredi 25 août, après que le direction eut promis, en plus des six embauches, de remplacer tous les départs en retraite qui auront lieu en 2000 et 2001. Mais même avec ce premier recul, on est évidemment loin du compte et le problème demeure entier.