La manifestation de Bruxelles du mardi 3 octobre avait été décidée par les directions des centrales syndicales CSC et FGTB avant le mouvement des routiers, pour appuyer la demande de mesures ponctuelles pour venir en aide aux plus démunis face aux conséquences de la hausse des prix du pétrole.

D'après les syndicats, qui n'ont pas gonflé les chiffres, 25 000 manifestants de tous les secteurs et régions ont répondu à l'appel, nettement plus que les seuls militants qui viennent en temps habituel. Comme les directions syndicales s'étaient bien gardées de donner un mot d'ordre central de grève, certains syndicats d'entreprises ont appelé eux-mêmes à la grève pour manifester, sinon des travailleurs ont pris une journée de congé.

Les discours des secrétaires de la CSC et de la FGTB n'ont pas dépassé les limites acceptables par le gouvernement pour les prochaines négociations salariales. La réintroduction des carburants dans l'index des prix sera peut-être à l'ordre du jour. Mais même ce retour à l'index d'avant 1993 n'apportera cependant pas une revalorisation importante des salaires : au mois d'août dernier, il n'était même pas d'un point supérieur à l'indice actuel.

Les directions syndicales espèrent que cette manifestation a lâché un peu la pression dans les secteurs les plus combatifs. Les semaines qui viennent, avec toutes les négociations d'entreprises et celles du budget fédéral, montreront si les travailleurs et les militants s'en contenteront.