Nul ne peut dire ce qu'il y a de vrai dans le feuilleton de la cassette vidéo accusant Chirac d'être personnellement mêlé à une distribution de pots -de -vin au RPR (dont auraient aussi profité d'autres partis politiques), ni dans la manière dont l'original de cette cassette aurait été " égaré " par l'ancien ministre des Finances socialiste Strauss-Kahn. Mais il y a au moins une chose de certaine, puisque Strauss-Kahn lui-même l'a reconnue : il a bien accordé une remise de 34 millions au couturier Karl Lagerfeld sur le montant de 85 millions d'impôts que celui-ci devait au fisc. Il a même présenté comme une réussite personnelle le fait d'avoir fait rentrer 46 millions (sur les 80 qui étaient dus) dans les caisses de l'Etat.
Cela, Strauss-Kahn ne l'a pas nié, parce que ce genre de chose est légal, normal aux yeux de ces gens-là et que c'est finalement pratique courante. Quand les grandes entreprises, les riches bourgeois, rechignent à payer leurs impôts, les hauts fonctionnaires négocient avec eux. Quand c'est un simple salarié qui ne paie pas ses impôts, il n'y a ni discussion ni négociation. Beaucoup ont été saisis pour des sommes qui ne faisaient pas le dix millième des dettes de Lagerfeld.