CEAC (Pont-Sainte-Maxence - Oise) : Plus de quinze jours de grève06/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1682.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CEAC (Pont-Sainte-Maxence - Oise) : Plus de quinze jours de grève

L'usine CEAC de Pont-Sainte-Maxence, spécialisée dans la destruction et le recyclage des batteries, vient de connaître plus de quinze jours de grève. Il faut dire que les raisons ne manquaient pas à la cinquantaine d'ouvriers qui y sont employés : conditions de travail insalubres, salaires dérisoires.

Pour la majorité du personnel ouvrier, les salaires ne dépassent pas 7 000 F par mois pour un travail en équipe. Et dans quelles conditions ! Les opérations effectuées sur les batteries entraînent des rejets permanents de poussières de plomb, hautement toxiques, au milieu de vapeurs d'acides de toutes sortes, le tout dans la chaleur des fours qui permettent de faire fondre le plomb. Cela se répercute sur la santé : plusieurs personnes sont atteintes de saturnisme, maladie professionnelle qui peut être mortelle.

Depuis des années, la direction mène tout le monde en bateau. Malgré les réclamations des ouvriers, des riverains et même des pouvoirs publics, elle n'a pas effectué les travaux indispensables pour préserver la sécurité et la santé de tous. Les multiples injonctions de l'inspection du travail et du préfet n'ont, elles aussi, servi à rien. Dernièrement, elle a même décidé de passer sa production de plomb de 25 000 tonnes à 75 000, sans avoir l'autorisation du préfet.

Au retour des congés, la direction a annoncé que l'usine allait être vendue à un groupe anglais, comptant ainsi réaliser une juteuse opération financière, sans avoir à mettre la main à la poche pour réaliser les travaux indispensables. De plus, lorsque les syndicats ont demandé des garanties quant à l'avenir du personnel, il n'y a pas eu de réponse. C'est ce qui a déclenché la grève.

Durant quinze jours, la production a été totalement paralysée et l'usine occupée. Malgré les tentatives d'intimidation de toutes sortes, la grève a continué. Douze ouvriers se sont retrouvés assignés devant les tribunaux pour " entrave à la liberté de circulation et de commerce ". Cette grève a été bien perçue localement et la mairie a tenu à soutenir les grévistes.

Au bout de quelques jours de grève, la direction s'est engagée à effectuer des travaux. Mais pour tout le reste, et en particulier pour l'augmentation des salaires de 1 500 F, réclamée par les grévistes ainsi que pour le paiement des jours de grève, rien n'a été accordé jusqu'à présent. Mais c'est la première fois que les travailleurs se mettaient en grève dans cette usine. Et ils ont appris à se faire respecter.

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