Depuis plus de quarante ans, les USA exercent sur Cuba un blocus, portant entre autres sur les produits alimentaires. La situation économique de l'île, qui s'est maintenue vaille que vaille tant qu'existaient des accords commerciaux avec l'URSS, est devenue d'année en année de plus en plus catastrophique depuis l'effondrement de l'URSS. Ce blocus est, entre autres, responsable d'une régression dramatique de l'industrie et de l'agriculture cubaines comme l'illustre, par exemple, le retour de la traction animale.

L'impérialisme américain n'a en effet jamais admis qu'un régime, largement soutenu par sa population, lui tienne tête et mène, si près de ses côtes, une politique indépendante après avoir été, des décennies durant, une quasi-possession des USA.

Depuis longtemps des voix s'élèvent aux USA pour demander que soit allégé ce blocus inique et insupportable. En vain. Les céréaliers, eux, viennent d'obtenir une levée partielle du blocus. Les affaires étant les affaires, dorénavant, les sociétés américaines seront autorisées à vendre des produits alimentaires et médicaux à Cuba. Mais à condition que Cuba paie cash, et sans recourir à un emprunt ! Vu la situation économique de l'île, cette condition rend l'allégement du blocus quasi inopérant, presque tous les achats de Cuba se faisant sur la base de facilités financières.

Par ailleurs, et pour plaire semble-t-il aux Cubains anti-castristes de Miami qui pèsent de façon considérable sur le plan électoral - et les élections sont proches -, le Sénat a renforcé l'interdiction pour les touristes américains de se rendre dans l'île, pour ne pas lui ouvrir une source de devises. Au total, la nouvelle législation, où les ouvertures sont largement compensées par des mesures les restreignant, est plus restrictive que la précédente...