VDM Lucé (28) : La flexibilité refusée par les travailleurs10/11/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/11/une-1687.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

VDM Lucé (28) : La flexibilité refusée par les travailleurs

A VDM, à Lucé, dans la banlieue de Chartres, nous sommes 120 salariés (et quelques dizaines d'intérimaires selon la période) à fabriquer et conditionner des cassettes vidéo. L'usine tourne déjà pratiquement 24 heures sur 24 : trois équipes fixes, du matin, du soir et de nuit en semaine, plus une équipe de Samedi-Dimanche.

Au printemps dernier la direction, dans le cadre de l'introduction des 35 heures, voulait imposer la flexibilité. Elle souhaitait en particulier avoir la possibilité de nous faire travailler six jours par semaine, donc le samedi. C'est cela qui a cristallisé le mécontentement car personne ne voulait revenir un sixième jour à l'usine. Et nous avions lancé un premier mouvement de grève en avril dernier. La direction a été surprise. Elle s'y attendait d'autant moins qu'il n'y avait pas eu de grève depuis longtemps. Elle avait reculé en quelques heures sur le samedi travaillé et défini trois périodes de travail, en fonction de la demande : une période forte de 40 heures, une période moyenne de 35 heures et une période faible de 32 heures. Ces périodes devaient alterner pour aboutir à une moyenne de 35 heures sur l'année. Mais depuis la mise en place de ce système nous n'avons jamais connu de période faible. La fin de l'année approchant et étant donné l'état des commandes, nous ne voyions pas comment nous allions pouvoir récupérer les heures supplémentaires et souffler un peu.

C'est dans ce contexte que nous avons à nouveau débrayé lundi 30 octobre, dès la prise d'équipe à 6 heures du matin. Initialement il s'agissait d'accueillir, de la bonne façon, le PDG qui venait pour discuter de ce problème. Malheureusement pour lui, il est arrivé deux heures et demie en retard. A ce moment-là, l'immense majorité de l'équipe du matin était en grève et l'attendait dans la cour. Nous avons alors décidé de ne pas reprendre le travail tant qu'il n'aurait pas cédé sur nos revendications.

Au bout de plusieurs heures de négociations il a accepté de dénoncer l'accord précédent et de revenir, à partir du 13 novembre prochain, à 35 heures hebdomadaires, sans flexibilité. Il reste encore à fixer les horaires des équipes, ce qui devrait se faire dans les jours à venir. Et donc à veiller à ce qu'il n'y ait pas d'entourloupe dans ce domaine.

C'est une petite victoire. Même si les camarades de l'équipe d'après-midi sont un peu déçus de ne pas avoir pu participer au mouvement... puisque nous avions pratiquement obtenu satisfaction à l'heure du changement d'équipe.

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