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Leur société
Les critiques de fabius en accord avec le Medef... et la politique gouvernementale
Sans en avoir l'air, à titre personnel, a-t-il dit, mais de façon à ce que cela s'entende, Laurent Fabius a tenu à marquer ses distances à l'égard du projet de loi dit "de modernisation sociale" présenté par un gouvernement dont il fait pourtant partie.
Selon lui, cette loi poserait des "questions sérieuses" dans "une économie moderne qui doit être rapide, réactive et compétitive". Il feint de s'inquiéter des effets qu'elle peut avoir pour les entreprises, craignant entre autres qu'elle n'ait "un effet dissuasif sur les investissements", donc sur l'emploi.
Fabius fait écho aux craintes du Medef. Cela n'a rien de surprenant. Il a toujours cultivé son image de politicien libéral que rien ne distingue de ses homologues des partis de droite, sinon sa référence socialiste.
En dépit du caractère prétendument improvisé de cette initiative, le geste de Fabius relève d'un calcul. Joue-t-il une carte personnelle ? Sans doute. Cherche-t-il à se placer en vue d'échéances électorales futures, y compris en concurrence avec Jospin, en faisant des appels du pied à l'électorat de droite ? Ce n'est pas impossible, y compris peut- être pour l'échéance de 2002 ?
De toute façon, sa pseudo-fronde n'est pas pour embarrasser Jospin. Faut-il rappeler que c'est en connaissance de cause que le Premier ministre a fait appel à Fabius, dont le profil conforterait plutôt l'image qu'il veut donner d'un gouvernement "pluriel", ouvert à toutes les "sensibilités", depuis celles incarnées par Fabius jusqu'à celles incarnées par le Parti Communiste ?
Mais il serait naïf de croire que dans la palette de la gauche plurielle, Jospin se situerait dans le juste milieu, à l'équilibre de ces "extrêmes". Fabius dit tout haut ce que Jospin fait de façon plus masquée. A peine plus masquée.