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Dans les entreprises
BASF : Licenciements en masse chez le géant de la chimie
Dix sites et quatorze usines BASF doivent fermer dans le monde. C'est l'annonce, froide comme le couperet d'une guillotine, que vient de faire le président du directoire du géant mondial de la chimie, le trust multimilliardaire BASF. Sans état d'âme Jürgen Strube a déclaré le 21 juin en guise d'explication que, malgré un affaiblissement de la croissance en Europe et une tendance difficile à discerner aux Etats-Unis , "nous voulons néanmoins atteindre nos objectifs à moyen terme et augmenter de 10 % en moyenne notre résultat d'exploitation", précisant s'il en était besoin : "Cet objectif de rentabilité, nous ne l'atteindrons qu'au prix de gros efforts", tout particulièrement en mettant "en oeuvre les mesures décidées par le directoire".
La direction a donc de gros efforts à faire pour, au plus vite... jeter à la rue des milliers de salariés de BASF qui lui ont permis d'engranger des centaines de milliards de profits.
Voilà comment se conduit ce trust, à l'image de ses autres compères, qui regroupe 100 000 salariés, réalise un chiffre d'affaires trimestriel de 60 milliards de francs et engrange un résultat d'exploitation trimestriel de 5 milliards de francs. Pour réaliser ces profits considérables, BASF s'est déjà séparé de 10 000 personnes en un an. Mais c'est trop peu pour garantir aux actionnaires un taux de rentabilité plus que confortable. Alors les dirigeants se préparent à tailler à la hache dans les effectifs, plongeant des milliers, voire des dizaines de milliers de travailleurs, et leurs familles, à travers le monde, dans le désespoir et la misère.
Quant à ceux qui resteront au travail dans les usines, ils doivent s'attendre à la surexploitation que le climat de peur provoqué par cette attaque en règle pourrait permettre. C'est du moins le calcul de tous ces patrons licencieurs, qui se conduisent exactement de la même façon, qu'ils soient allemands aujourd'hui, anglais hier avec Marks et Spencer, ou bien français comme le baron Seillière chez AOM-Air Liberté, ou Riboud le patron de Lu-Danone. Jusqu'à ce que leur cynisme et leur appétit sans bornes leur reviennent à la figure, sous forme de cette explosion sociale qu'ils auront tout fait pour provoquer.