Comme chaque année, le 1er juillet, le gouvernement doit revaloriser le SMIC en fonction de la hausse officielle du coût de la vie. Si Jospin s'en tenait aux règles légales, le SMIC (pour 39 heures) devrait être augmenté de 3,76 %, soit 266 F par mois sur le salaire brut. Il passerait donc de 7 101 F pour 39 heures à 7 367 F. Pas vraiment de quoi faire bombance et payer l'augmentation du gaz, de l'électricité, de l'essence, des transports en commun, etc. Quant aux smicards qui ne sont censés travailler que 35 heures par semaine en moyenne, ils n'auraient droit, selon les mêmes normes de calcul, qu'à 2,85 % d'augmentation, 202 F de mieux par mois, toujours sur le salaire brut.
Le gouvernement a cependant décidé de donner "un coup de pouce" au SMIC. Il s'agissait paraît-il d'adresser un "signal" à l'électorat populaire... mais, nous dit-on, sans prendre de risque pour le bon fonctionnement de l'économie. Fabius et Hollande se sont déclarés opposés à une trop forte hausse du SMIC qui, selon eux, serait mauvaise pour les entreprises. Bref, le "coup de pouce" de Jospin s'est révélé particulièrement modeste, avec 4,05 % d'augmentation au total de hausse du SMIC. Le "coup de pouce" est donc de 0,29 %, ce qui représente environ 17 F sur le salaire net !