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- Lutte ouvrière n°1743
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Leur société
Les " enfoirés " sont toujours là...
Dix-sept ans après leur création, non seulement les Restos du coeur n'ont pas disparu (alors que Coluche espérait que son association serait utile le moins longtemps possible) mais de plus, le nombre de bénéficiaires ne cesse d'augmenter. En 2000, il a plus que doublé avec 58 millions de repas distribués à 540 000 personnes et cette année, la situation risque encore de s'aggraver.
La pauvreté ne cesse pas de s'accroître et la misère de grandir dans ce pays pourtant l'un des plus riches de la planète. Au fil des années, la fortune des plus riches, elle aussi, n'a cessé de grandir à l'ombre des gouvernements successifs, de droite comme de gauche, qui ne soutiennent que les possédants, tandis que des associations humanitaires, comme celle de Coluche, se débattent pour faire ce qu'elles peuvent afin de secourir les plus démunis. Véronique Colucci, la femme de Coluche, interpellait récemment le ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant : " Je pousse un cri d'alarme (...) on est débordés " face à la montée de la misère et à l'inaction de l'Etat, honteuse, scandaleuse.
Avec la réouverture des Restos du coeur, la presse a essayé d'évaluer le nombre de pauvres dans le pays. Le nombre de ceux qui sont en dessous du " seuil de pauvreté ", c'est-à-dire dont le revenu pour une personne seule ne dépasse pas 3 800 francs par mois (comme si à 3 900 francs on devenait riche !), s'élèverait à 6 ou 8 millions. Ce chiffre ne diminue pas au fil des années, même si bien des pauvres ont un travail, certes précaire ou à temps partiel, et touchent un salaire, toujours minable.
Voilà le bilan de la politique constamment menée, depuis des années, au service du patronat. Il faudrait un drôle de coup de balai pour se débarrasser de tous ces enfoirés !