A Eu, à la limite entre la Somme et la Seine-Maritime, les patrons de la société Alcatel ont décidé de changer de sous-traitant pour faire des économies. Comment ? Les salariés du sous-traitant Géodis sont licenciés et la nouvelle entreprise sous-traitante n'en reprendra qu'une vingtaine, pas au même salaire et la plupart en intérim !

Alcatel retire à Géodis la gestion du magasin de pièces détachées. L'ensemble du personnel est mis à la rue et seule une partie est réembauchée dans la nouvelle entreprise sous-traitante d'Alcatel, pour le même travail... mais pas au même salaire.

Une dizaine seulement seraient repris en contrat à durée indéterminée. Un article du code du travail stipule bien que le salaire doit, dans ce cas, être identique, au moins pour une durée de quinze mois. Mais le tribunal a jugé qu'il n'était pas opportun d'appliquer cette loi. Par ailleurs, une quinzaine de licenciés devraient être repris en statut précaire (comme intérimaires). Les licenciés dénoncent les embauches "à la tête du client".

Une bonne opération pour le groupe Alcatel qui réduit ainsi ses frais. Un coup dur de plus pour les ouvriers de ces petites entreprises sous-traitantes, nombreuses dans la vallée de la Bresle où les plans de licenciements s'accumulent. L'augmentation de la précarité est illustrée par ces boîtes d'intérim qui ouvrent leurs locaux jusque sur les places des villages ouvriers du canton.