n°1745 du 04/01/2002

L’éditorial

Passage à l'euro en 2002 : Imposons aux capitalistes de passer à la caisse

A entendre les dirigeants politiques, l'entrée dans l'année 2002 se serait faite en douceur, puisque le passage à l'euro se serait réalisé sans problème. Chirac d'un côté, Fabius de l'autre se sont autofélicites presque dans les mêmes termes de ce qu'ils considèrent comme une réussite. Comme si cette mesure, le passage à feuro, était la clef, miraculeusement trouvée, de l'entrée d'un prétendu paradis qui garantirait le bonheur "de tous les Français" et que l'on évoque d'autant plus que l'on se rapproche des échéances électorales.

Certes, on devrait applaudir à l'idée que cette mesure puisse contribuer à effacer, ne serait-ce qu'un peu, des frontières surannées qui, par le passé, ont servi à dresser les peuples les uns contre les autres, parfois en les faisant s'affronter dans de sinistres boucheries. Mais, en l'occurrence, il ne s'agit nullement de cela. Cette nouvelle monnaie n'a pas été créée pour améliorer le sort des populations ni leurs relations. Pas plus en France, que dans ce semblant d'Europe qui usurpe ce nom, puisqu'elle ne concerne ni tout le continent ni même les quinze pays qui font partie de l'Union européenne. Cette décision monétaire, qui a pris effet le 1er janvier, est uniquement destinée à essayer de réguler, bien laborieusement d'ailleurs, les relations économiques et financières entre les principales puissances capitalistes européennes et à tenter de les mettre en meilleure position face â la puissance dominante, les Etats-unis et leur dollar. Une tentative dont on a déjà pu constater, depuis le lancement de I'euro en 1999, il y a donc trois ans, ce qu'elle avait d'incertain.

n°1745

04/01/2002