USA : Démocrates ou Républicains : des représentants des nantis08/11/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/11/une1788.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

USA : Démocrates ou Républicains : des représentants des nantis

Le Parti Républicain pourrait sortir vainqueur des élections qui se déroulaient le 5 novembre aux États-Unis, en gardant la majorité à la Chambre des représentants, et en emportant la majorité au Sénat. Dans ce type d'élections, qui traditionnellement ne mobilisent qu'un électeur sur trois, peu de voix suffisent à faire élire ou pas un candidat. Sans compter qu'une majorité de voix à l'échelle du pays ne se traduit pas forcément par une majorité dans les différentes institutions. Bush lui-même, qui prétend donner des leçons de démocratie à toute la planète, a bien été élu président des États-Unis, il y a deux ans, après de nombreux décomptes des voix et... 500 000 voix de moins que son adversaire démocrate, Al Gore.

En fait, les élections du 5 novembre étaient multiples : il s'agissait non seulement de renouveler toute la Chambre des représentants (députés au Congrès, élus pour deux ans) et un tiers des Sénateurs (élus pour 6 ans, les sénateurs sont renouvelés par tiers tous les deux ans) mais aussi d'élire le gouverneur dans 36 des 50 états. Divers postes électifs au niveau local étaient également concernés. Enfin, parallèlement, les électeurs étaient appelés à se prononcer par référendum sur des questions de portée locale. Ainsi, selon l'État, un électeur pouvait avoir à voter 20, 30 voire 40 fois.

Pour autant, les électeurs américains - et plus particulièrement la population laborieuse - n'avaient pas plus que dans d'autres scrutins les moyens de faire entendre leur voix, si ce n'est de dire, en s'abstenant, qu'ils ne se reconnaissaient dans aucun des candidats. Quant aux deux grands partis qui monopolisent depuis longtemps la vie politique, le Parti Républicain et le Parti Démocrate, ils défendaient au fond la même politique au service des grands groupes industriels et financiers. À défaut d'un programme vraiment différent, ils ont rivalisé à coups de milliards de dollars pour faire la promotion de leurs candidats. L'enjeu, pour les Républicains, était de conserver le contrôle de la Chambre des représentants et de reconquérir la majorité au Sénat, ce qui placerait Bush en meilleure position pour son éventuelle réélection dans deux ans.

Alors que les États-Unis sont en proie à la montée du chômage, que l'avenir des retraites est menacé par les revers de la Bourse, que les services publics comme la santé et l'éducation se dégradent, que les scandales financiers et les faillites de grands groupes comme Enron, WorldCom, Adelphia se succèdent et sont devenus la priorité des préoccupations de la population américaine, Bush a évité d'en parler, préférant faire de la lutte contre le terrorisme et d'une éventuelle guerre contre l'Irak les thèmes dominants de sa campagne. Bush et le Parti Républicain ont d'ailleurs présenté ces élections comme un référendum visant à cautionner sa politique en la matière. Quant aux Démocrates, ils étaient mal placés pour se présenter en tenants d'une autre politique. Ses représentants ont, il y a peu, donné un chèque en blanc à Bush pour déclarer la guerre à Saddam Hussein quand il le jugerait bon. De même, la politique antiouvrière de l'actuelle administration se situe dans la continuité de celle inaugurée par Clinton, le prédécesseur démocrate de Bush à la Maison-Blanche.

C'est dire que, quel que soit le résultat qui sortira des urnes, les intérêts de la bourgeoisie américaine seront défendus, pas ceux des travailleurs.

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