Depuis la fin de l'été, la France et la Roumanie ont signé un protocole d'accord encadrant " l'éloignement des ressortissants roumains en situation irrégulière ", prévoyant en détail toute la procédure, depuis l'organisation des vols par la compagnie aérienne Tarom jusqu'aux différentes phases et personnels d'encadrement de ces expulsions... Sarkozy s'en est vanté.

Il est cependant un aspect des relations entre la France et la Roumanie qui explique les raisons de la misère : la pénétration de ce pays par les trusts français et occidentaux qui, de plus en plus nombreux aux côtés des possédants roumains, profitent des bas salaires et des conditions de travail plus que flexibles. Ainsi, par exemple, tout près de la seconde ville du pays, Timisoara, une usine fabriquant pour Solectron Europe des composants électroniques a été construite en 1998 en pleins champs. Elle emploie désormais plus de 4 000 personnes, tourne 24 heures sur 24, utilise 800 ingénieurs payés en moyenne 150 euros mensuels, un salaire envié en Roumanie ! A côté d'elle, Wavecom, une société française, emploie 800 personnes dans la fabrication de composants pour téléphones mobiles. Tout près, une usine Coca Cola arbore un drapeau américain, jouxtée par Alcatel, ABB, Continental, Procter et Gamble.

La Chambre de commerce de Timisoara se vante d'avoir en outre attiré dans cette ville un grand nombre d'autres sociétés françaises comme Adecco, Lafarge, Sagem, Salomon, Union Textile Tourcoing.

On trouve également depuis 2001 en Roumanie la Société Générale, derrière la banque Roumaine de Développement, Gaz de France, avec Rompetrol-Gaz de France, CIT-Mobil Com dans les télécommunications, Carrefour Promodès dans les supermarchés, Danone dans l'agroalimentaire, Renault dans l'automobile, Vivendi dans la distribution des eaux, ainsi que De Dietrich, GEC Alsthom, la Phocéenne de Métallurgie.

La France occupe désormais la première place pour les investissements directs en Roumanie. Si ces trusts s'enrichissent en exploitant les travailleurs roumains, cela n'empêche pas que ces derniers restent pauvres, très pauvres, le produit intérieur brut par habitant ne dépassant pas les 2 000 euros.