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Leur société
L'Europe, la pêche et les marées noires
Mercredi 11 décembre, les pêcheurs de bien des pays d'Europe manifestaient, bloquaient des ports, pour protester contre la décision de la Commission européenne de limiter fortement la pêche au cabillaud (elle invoque une sur-pêche que contestent les pêcheurs) et aussi contre sa politique de réduction (en fait, de mise à la casse) de la flotte de pêche. Lors de la session de novembre du Parlement européen à Strasbourg, un rapport (écrit avant la catastrophe du Prestige) proposait, entre autres, comme " solution "... de recycler certains chalutiers en éboueurs des mers pour faire face aux marées noires !
Lors de la mini-session du Parlement européen qui s'est tenue à Bruxelles début décembre, plusieurs rapports venant à la discussion et au vote traitaient de questions relatives à la mer. Voici l'explication de vote des députées européennes de Lutte Ouvrière, Arlette Laguiller, Chantal Cauquil et Armonie Bordes, à propos des actions structurelles dans le secteur de la pêche.
" Ce rapport, après bien d'autres ces derniers mois et encore aujourd'hui, se pose gravement des questions sur le "développement durable" de la pêche ; sur la dégradation des stocks de poissons et l'interdiction de pêcher telle espèce dans les eaux communautaires ; sur les quotas de capture ou la taille minimale des poissons que les pêcheurs devraient respecter pour préserver les juvéniles, les réserves halieutiques... Mais, il est une question que personne ne pose : combien de poissons que vous prétendez sauver vont crever dans la nouvelle catastrophe pétrolière du Prestige ? Combien d'autres, jour après jour, périssent dans les dégazages sauvages des navires-poubelles affrétés par les grandes compagnies pétrolières ?
Certes, les autorités nous annoncent de grandes décisions comme d'interdire les navires à simple coque... en laissant dix ans aux pétroliers pour s'y conformer ! Dix ans pendant lesquels ils continueront à semer la désolation sur les côtes d'Espagne, de France et d'ailleurs, et la mort pour un nombre incalculable d'espèces du milieu marin.
Pour sauver celles-ci, sans oublier ceux qui en vivent, ces petits pêcheurs que vous ne cessez de harceler quand vous ne les poussez pas à la ruine (comme en voulant détruire une partie de la flotte européenne), pourquoi ne pas commencer par appliquer vos propres réglements, tels ceux édictés après la catastrophe de l'Erika ? Parce qu'il faudrait s'en prendre, même un peu, aux intérêts du grand capital !
Vos grands sentiments sont le complément hypocrite de votre soumission aux intérêts de ceux qui empoisonnent la vie des hommes comme des espèces qui peuplent la Terre. Bien sûr, nous n'avons pas voté ce rapport. "